« L’antibiorésistance pourrait devenir l’une des principales causes de mortalité dans le monde »
Pr Laurence Monnoyer-Smith, Commissaire générale au développement durable, ministère de la Transition écologique et solidaire
Les antibiotiques sont utilisés dans le monde entier pour traiter et prévenir les infections en santé humaine, animale et se retrouvent dans l’environnement
En 2017, 759 tonnes d’antibiotiques destinés à la santé humaine et 499 tonnes d’antibiotiques destinés à la santé animale ont été vendues en France. Ce rapport entre consommations en santé humaine et animale est très variable d’un pays européen à l’autre. En France, il s’est inversé aux cours des dernières années. En santé animale, 95 % des antibiotiques sont administrés à des animaux destinés à la consommation humaine et 5 % à des animaux de compagnie. En santé humaine, 93 % des antibiotiques sont utilisés en médecine de ville et 7 % en établissements de santé.
La résistance aux céphalosporines de 3ième génération chez les entérobactéries continue d’augmenter, en particulier dans les établissements de santé (2 % en 2007 vs 10,2 % en 2017 chez E. coli et 10 % en 2007 vs 28,8 % en 2017 chez K. pneumoniae).
Associant santé humaine, santé animale et santé environnementale, ce document s’inscrit pleinement dans la démarche « One health » (« Une seule santé ») recommandée depuis 2015 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ainsi que dans la feuille de route interministérielle de maîtrise de l’antibiorésistance, du programme de prévention des infections associées aux soins (Propias), du plan Écoantibio et du plan national santé environnement.
Deux nouveautés dans cette édition :
- la présentation des données disponibles sur la présence d’antibiotiques et de gènes de résistance dans l’environnement,
- ainsi que des exemples d’actions visant à améliorer le bon usage des antibiotiques.
Des résultats encourageants en 2017 et des pistes d’amélioration en santé humaine
Ce document rapporte les résultats obtenus par les plans d’actions successifs conduits par la France en santé humaine et animale. En 2017, ces résultats sont encourageants, mais il reste encore des pistes d’amélioration notables en santé humaine surtout.
En santé environnementale, l’enjeu se situe dans une meilleure compréhension du rôle l’environnement, la recherche d’indicateurs pertinents et partagés pouvant être suivis dans le temps, et ne pas réduire l’approche « one health » au rapprochement de la santé humaine et vétérinaire.
Des actions récemment engagées devraient contribuer à améliorer encore ces résultats comme par exemple la mise en place de deux nouvelles missions nationales de prévention et de surveillance de la résistance et de la consommation d’antibiotiques en ville et en établissements de santé, le développement du rôle des référents en antibiothérapie en santé humaine et l’expérimentation de référents similaires en santé humaine.
La réussite passe par la mobilisation de tous les professionnels et usagers de tous les domaines de la santé (humaine et animale), de tous les secteurs de soins (ville, secteur médico-social et établissements de santé) et la sensibilisation du grand public.
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Source: www.biopeps.fr